Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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Ouvrez le son de vos enceintes ainsi que vos oreilles en grand
Vous pourrez écouter
l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez l'intro ici :

Mes deuxièmes 24H du Mans Moto, entre chaud et froid

Les 24h, moi, je connais déjà. J'étais venu l'année dernière pour accompagner Nounours et son épouse Cathy, deux membres du club qui étaient venus avec nous l'année dernière aux Settons. Malheureusement, ma Prunelle avait choisi pile ce moment-là pour tomber en rade, ce qui m'avait obligé à venir en voiture. Ce coup-ci, pas de problème, la machine fonctionne, et j'ai eu le temps de me roder à l'organisation particulière que suppose un événement tel que celui-ci.

Même chose que pour la semaine dernière au Bol d'Or Classic, j'ai décidé de partir le vendredi après-midi pour faire le trajet d'une traite, et par l'autoroute histoire d'éviter tous les contrôles de police vus l'année dernière à l'aller. J'en avais halluciné… Des grappes de flics tous les cinquante kilomètres sur la nationale, et arrêtant exclusivement des motards pour contrôle et fouille au corps. Donc, cette année, pour être tranquille et grappiller un peu de temps, direction l'A 11 vers Le Mans. Pas de problème ne vue, mis à part une flotte pas possible tout du long et comme d'hab' une circulation d'enfer pour sortir de Paname. Mais ça, je commence à le savoir… Quantité de motards ont manifestement décidé de faire comme moi. Je les regarde me passer en trombe derrière ma visière, la plupart juchés sur leur supersportive, avec, pour compenser le manque de place sur la machine, un immense sac à dos en forme de menhir voire de totem lorsque le tapis de couchage est ficelé tout en haut dudit sac. Bonjour le Cx… Gaz-gaz-gaz les mecs… Alors comme ça, ça roule à donf sur 50-60 bornes, puis ça s'arrête à la station service ou au " Relais Calmos ", puis ça repart sur les chapeaux de roues, puis ça s'arrête encore, puis ça repart…. Drôle de manière de voyager je dois dire…. Et je plains leur mécanique… Moi, je me suis calé gentiment à 130 compteur pour éviter le boucan dans le casque et économiser le carburant (surtout au prix actuel !), et je me suis tout fait d'une traite. Tranquillou…

A l'arrivée, surprise, une file à droite réservée aux motards nous donne l'opportunité de passer gratos. Cool !!!! Marrant, je ne m'en souvenais pas de ça… A l'arrivée, je cherche un moyen de m'orienter vers le " Camping des Hunaudières ", un nouvel espace repéré quelques semaines plus tôt lors de l'achat du billet, et que j'ai estimé être un endroit calme, et correctement équipé en matière de douches et sanitaires. En effet, ma hantise avant de venir était de devoir camper sur le " Houx Annexe ", voire pire, sur le " Houx " tout court, deux zones de bordel à éviter à tout prix si l'on souhaite quitter les lieux en un seul morceau. Et je dois dire que rentrer sur le circuit est déjà une épreuve en soit.

Un, des entrées, il y en a partout, tout autour du circuit. Débarquez sur les lieux et c'est une forêt de panneaux qui s'offrent sous vos yeux, tous de couleurs différentes signalant des zones, des entrées, des directions et des formules de séjour variées. Greffés sur les panneaux habituels de signalisation, vous avez l'impression de regarder des sapins de Noël multicolores avec des flèches dans tous les sens. Allez donc trouver le temps de lire en quelques instants alors que vous roulez et que ça pousse derrière…

Deux, la plupart de ces entrées sont accessibles par des petites routes ou des chemins aménagés pour la circulation de l'événement, et ce la plupart du temps en dépit du bon sens, ce qui peut vraiment être dangereux vu le monde autour de vous. Vu le nombre de virages en aveugle et de contre-sens qu'on vous impose, je dois dire que je suis assez surpris qu'il n'y ait pas plus de collisions signalées…

Trois, la zone couverte par le circuit et les terrains de camping est gigantesque. Trompez-vous de chemin ne serait-ce qu'une fois et vous êtes bon pour faire quelques kilomètres avant de reprendre la bonne direction.

Quatre, une fois que vous avez enfin repéré comment aller à votre camping, encore faut-il pouvoir trouver un guichet pour en payer l'entrée. Comme ceux-ci ferment tôt, attendez-vous à devoir sortir le " système D ", surtout quand lorsque vous en trouvez un, forcément submergé de monde, la caissière vous déclare (après trois bons quarts d'heure à poireauter sous la flotte) qu'elle n'a pas la possibilité de vous vendre des billets spécifiquement pour le camping que vous convoitez.

Cinq, les agents de contrôle font ce qu'ils peuvent, mais certains ont manifestement reçu de mauvaises informations, et donc vous transmettent des consignes erronées. Pratique pour se faire balader d'un point à un autre du circuit.

Six, ces mêmes agents sont submergés de demandes de la part de motards aussi paumés que vous pouvez l'être. Donc, une seule solution, prendre un ticket et attendre votre tour.

A moment donné, ça commençait à bouillonner sévère sous le casque, et je me suis même demandé si je n'allais pas revendre mon billet " Enceinte Générale ", aller dans la ville du Mans, me trouver une chambre d'hôtel pour y passer la nuit, et revenir le lendemain matin sur Paris en faisant un grand bras d'honneur aux 24H.

Mais bon toute chose ayant une fin, j'ai finalement expliqué ma situation au gardien du camping, qui, fatigué et avec toute la lassitude du monde dans la voix et le regard, m'a invité à passer, et gratuitement qui plus est. Il a du vivre une de ces après-midi celui-là, à passer son temps à gérer des merdes… Franchement, je crois qu'il en avait trop vu. Je comprends ta douleur mon gars ! Et quand je pense qu'il est bénévole, faut vraiment avoir la foi ! Donc, ouf, enfin arrivé, l'anarchie s'arrête. Le décor est planté : j'ai effectivement droit à un camping propre et calme, à moitié vide, entouré de murs de 2,50m de haut avec fils de fer barbelé au sommet. Pour un peu on se croirait dans une enceinte de prison ou un camp de concentration dis-donc… M'enfin bon, trop crevé et affamé, je déballe toutes mes affaires, mange un morceau, et me couche sous les bruits de rupteur venant du côté du camping " Houx Annexe ". Putain ça promet pour la suite…

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Boum, réveil 6h du mat', pas trop bien dormi mais bizarrement en forme, je profite du circuit désert à cette heure matinale pour explorer les environs. Tiens, le circuit a été refait au niveau du virage du Garage Vert, ou plus exactement déplacé de quelques mètres pour accroître les distances de dégagement en cas de problème. Un monticule en terre a été dressé pour l'occasion, lequel offre une excellente vue sur le virage du musée, celui du garage vert, et enfin sur la ligne droite qui précède le virage du chemin aux bœufs.

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Le Village moto est encore désert, et toujours en travaux depuis l'année dernière avec de nouveaux bâtiments. J'en profite néanmoins pour aller photographier les machines d'endurance dans l'espace " exposition ". De vieilles gloires de l'endurance rentrent dans la boîte. Quelques clichés aussi sont pris des Honda du hall National Motos, dont la dernière DN-01. Bof, trop manga, pas assez moto à mon goût. Dès l'ouverture du hall Dafy, je suis à l'intérieur, histoire de trouver une combi de pluie qui tienne la route, étant donné qu'ils font des soldes spéciales 24H. Choux blanc. Rien qui vaille la peine. Un rapide détour par la boutique officielle me permet de prendre un pin's commémoratif à 5 Euro le bout (!), à mettre sur un futur gilet, juste pour dire " j'y étais ".

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Je continue mon chemin vers le paddock, rempli de semis et encore très calme. J'entends le commentateur dans les haut-parleurs qui annonce le début de la " French Cup Honda ", laquelle sera suivie de la course " ICGP Series ", sorte de championnat pour motos anciennes 2-temps.

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Au détour d'un grillage, je tombe sur un jeune mécano qui tient une Honda de National Moto. D'un coup, je me dis que vu les distances auxquelles nous autres spectateurs sommes tenus derrière les grillages, il me sera difficile d'approcher de plus près une moto officielle. En clair, c'est le moment ou jamais, d'autant que le gars a spontanément la gentillesse de se déplacer devant la moto (tout en la tenant à bout de bras) pour présenter la machine correctement devant l'objectif. J'en demandais pas tant… Clac ! Dans la boîte ! Je continue mon chemin, pour passer de l'autre côté de la piste, afin de remonter toute l'allée vers la chicane Dunlop. Des bruits assourdissants de moteurs en pleine charge viennent du parking juste de l'autre côté du muret. Des gorets sur des Z750 en échappement libre s'amusent à faire des burns et des 400 DA en pleine voie d'accès du parking. Pitoyable… Faut dire aussi que je commence ça et là à faire des rencontres étranges. De plus en plus de ploucs défoncés, un verre de bière à la main, déambulent en braillant. Je commence à retrouver les 24H de l'année passée. Cette année encore, la FAUNE est de retour… Je remonte l'allée des tribunes, où l'espace laissé à la base et à l'arrière de leur structure est occupé par des sortes de box convertis en espace de vente. T-Shirts, casques, casquettes, polos, porte-clefs, blousons, matos de camping, bibelots divers … dans cette foire à camelote, j'ai quand même pu trouver un ou deux écussons pas trop chers. Je me suis esclaffé devant des T-shirts, polaires et gilets aux couleurs des écuries officielles de Moto GP à 60, 80, voire 120 Euro l'unité…. Pour un bout de tissu fabriqué à quelques centimes dans des usines craignos en Asie… Sans commentaire…. L'ACO (Automobile Club de l'Ouest) est présent en force lors de l'événement, avec boutiques officielles, semi-remorques, stands d'animation, écurie sponsorisée lors de la course… Je tombe sur une aire spécialement dédiée à la pratique de la mini moto pour les marmots, bien que je doute que beaucoup de parents prennent le risque d'amener le produit de leur chair dans une manifestation largement peuplée d'hirsutes alcolos. D'ailleurs, je n'ai vu que très peu d'enfants d'une manière générale, soulignant le fait que les 24H du Mans ne sont pas à mon sens une fête populaire dans le vrai sens du terme. Mais j'y reviendrai.

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Arrivé au Musée Automobile de la Sarthe, et après m'être fait une énième fois scanné mon billet, je suis autorisé à quitter momentanément l'enceinte pour visiter le lieux. 8 Euro plongent dans la caisse du musée. Putain… C'est bien parce que j'avais un reportage à faire… Bon, disons qu'il n'est pas mal en tant que tel, c'est juste que le rapport qualité-prix n'est pas à la hauteur. Il y a un peu de tout, mais hélas peu de bécanes : des prototypes de moto de course française, une collection de miniatures, des espaces dédiés aux moteurs, aux véhicules de prestige, aux accessoires d'époque, aux processus de fabrication… Dans la dernière partie du musée, s'offrent au regard des visiteurs quelques voitures catégorie proto ayant remporté ou participé aux 24H Autos, mais aussi quelques motos ex-usine. Mouais, c'est propre, mais pas très riche.

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Retour au circuit, je m'installe dans les tribunes pour profiter des motos qui tournent, plus exactement tout en haut de la tribune Dunlop, laquelle a été ajoutée il y a quelques années pour casser la vitesse des machines avant le virage de la Chapelle. Le spectacle en pâtit d'après les plus anciens, mais la vue est imprenable sur l'entrée de la Dunlop (la fin de ligne droite des stands). Retour par le Village, nettement plus fréquenté que le matin. Je commence à avoir l'estomac dans les talons, mais un rapide coup d'œil sur les prix pratiqués dans les bars et autres buvettes me confortera dans l'idée d'en rester avec mon propre casse-croûte.

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Une fois fait, traversée du circuit par les voies sous-terraines pour accéder au " Houx Annexe " pour je l'espère retrouver Gilles (alias Nounours) et tous ses potes à leur emplacement habituel, vu qu'ils viennent aux 24H tous les ans. Tiens, la configuration du circuit a changé. Des parkings à bagnole ont copieusement grignoté la place dédiée au camping, ce qui fait que j'ai sous les yeux une densité au m² encore supérieure à l'année passée. Ouf… ça commence à être bien tassé. Je retrouve le joyeux bordel de l'année dernière : feus de bois, moteurs au rupteur, bouteilles de bière par terre. C'est déjà limite mais bon… Je retrouve toute la bande autour d'une table remplie de victuailles. Ils n'ont pas l'air malheureux c'est le moins qu'on puisse dire. On m'offre l'apéro. Cool.

Je passe ainsi une bonne partie de l'après midi avec le groupe, surtout au moment du départ vers 15H. Nous nous positionnons idéalement pour voir les premières passes d'armes. Durant les premières heures de course, de nombreux tout-droits ainsi que de nombreuses chutes viendront troubler l'ordre établi, dont celle de la seule Kawa officielle, coupée en deux lors d'un dérapage. Nous hallucinons devant les temps au tour, tant les machines, de plus en plus performantes, avalent les mètres comme des fusées. Sachant que les meilleurs tournent en moins d'une minute et quarante secondes, nous avons tôt fait de revoir surgir du virage devant nous les machines quittées du regard quelques instants plus tôt. Impressionnant. Encore plus sensationnelle est la vision des machines la nuit, avec les freins qui rougissent sous la chaleur, tout particulièrement dans le freinage du Chemin aux Bœufs. Je dois dire que ces quelques heures de bonne humeur avec le groupe et devant des machines de folie ont représenté les meilleurs moments du week-end. Au contraire du reste…

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Les 24H Moto de la honte

Ahhhh…. ça, le moins qu'on puisse dire, c'est que la première fois qu'on vit un truc pareil, ben on se prend une putain de claque ! Autant être prévenu et le savoir avant, pour prendre ses dispositions et ne pas se faire surprendre… Disons que s'il y a des lieux sur terre où on peut bien se rendre compte de toute la vermine qu'est capable d'engendrer le genre humain, les 24H en font partie ! Alors il y avait Bagdad, Beyrouth, Sarajevo, Kisangani au Congo, les " Townships " en Afrique du Sud, les " Favelas " de Rio, Calcutta…. Il y a maintenant le camping du Houx et ses alentours au Mans ! Si-si, nous sommes pourtant bien en France, pays de la culture et du savoir-vivre. A ce qu'il paraît du moins… Alors ami visiteur, bienvenue dans la cave, les chiottes, et le dixième sous-sol de la société !!!

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J'avais fait une première " visite touristique " des lieux dans le courant de l'après-midi, et déjà j'avais trouvé une sorte de " no man's land ", peuplé de zombies zigzaguant sous l'emprise de la boisson, sapés de fringues qu'on dirait récupérées dans une décharge à ciel ouvert, certains couverts de boue, d'autres affalés par terre, ivres morts. Partout, des monticules de bois et d'ordures mêlées qui attendent d'être brûlées dans des anciens barils de bière ou d'essence (pourquoi d'ailleurs on n'en sait foutre rien…), de la fumée qui vous prend à la gorge et qui envahit tout le paysage en grisonnant toutes les couleurs alentours, des mecs qui pissent part terre devant tout le monde alors que les sanitaires sont à trois mètres (heu… désolé, j'ai préféré ne pas y jeter un coup d'œil !), d'autres qui se jettent sur la gueule de la boue prélevée à mains nues sur une flaque noirâtre… Et glou, et glou, et glou… Quelle bande d'ivrognes ! Un mec du service de secours m'avouera du reste que si année après année il y a de plus en plus de bagnoles au détriment des motos, c'est tout simplement parce que dans le premier cas, les coffres permettent d'en mettre plus !!! En fait, c'est simple, il n'y a qu'à voir les quantités de canettes et de bouteilles de verre éparpillées partout sur le circuit pour comprendre de quoi les mecs se nourrissent. Ces bourrins poussent même le vice jusqu'à les aligner parfaitement pour faire des monticules ou des pyramides. Histoire de montrer à quel point on est fier d'avoir pu ingurgiter tout ça… Et quel boucan ! Non d'un chien ça rupte de partout ! LE grand tip ? Faire hurler le moteur dans les tours en actionnant le coupe-circuit rapidement pour faire " claquer " le moteur en saccade, et placer en même temps un cône en métal dans la tubulure d'échappement pour faire encore plus de barouf et surtout des flammes à chaque action du coupe-circuit. Pitoyable…. Perso, je ne comprends pas qu'on puisse se déclarer motard et passionné de mécanique, et en même temps faire subir ce genre de traitement à son moteur. Quand je vois comment je bichonne le mien…

Et quel paysage de désolation…. On se croirait presque en temps de guerre, dans un camp de réfugiés, ou après le passage d'un cyclone, tant il y a de tout par terre, sous forme entière ou carrément déchiquetée. Cette dernière impression sera renforcée dans ma tête par les souvenirs d'images de JT du 20H montrant des habitations sinistrées suite à l'ouragan " Katrina " aux US. Les feux sauvages finissent d'achever l'herbe du camping, qui paraît-il met 6 mois à s'en remettre. Des mecs en Bandit s'amusent à faire des " burns " dans la boue, la projetant sur leurs potes qui s'esclaffent bruyamment.

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Et vous pensiez avoir tout vu ? C'est que vous n'êtes pas venus la nuit !!!! En comparaison, le jour c'est Disney Land !!! A 11H, c'est l'Apocalypse. C'est Mad Max. C'est l'hystérie. Un type se roule par terre avec une tronçonneuse dans les mains (!!!!), puis s'amuse à la lancer en l'air au hasard, un autre se jette d'un monticule de terre de 10 mètres pour aller s'écraser contre une bagnole, un autre fait un " run " dans les allées du camping tous feux éteints, deux nanas se battent en duel dans la boue, deux gus ivres morts dont l'un avec une capote géante sur la tête miment une sodomie, un autre fait un tag représentant une grosse bite en train d'éjaculer sur un mur pourtant refait à neuf il n'y a pas si longtemps, un type se coupe un doigt avec une machette (!!!!!) alors qu'il était en train de s'attaquer à une branche d'arbre pour faire du feu, trois autres se castagnent puis s'envoient mutuellement valdinguer dans un groupe de fêtards aussi déchirés qu'eux, les rupteurs s'affolent de partout, et se terminent à plusieurs reprises par la mise à mort du moteur…. Dans tous les coins, ça braille, ça beugle, et le tout est couronné par les girophares des flics et des ambulances venues récupérer des allumés proches du coma éthylique…. L'ambiance est plus qu'électrique, je ne me sens en danger au milieu de toute cette foule déchaînée, et j'évite de regarder les gens dans les yeux, ne sachant pas quelle réaction sera ainsi provoquée compte tenu de leur état d'ivresse. On ne sait jamais, vu que j'ai plus à faire à des bêtes qu'à des gens ordinaires.

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Je m'extirpe de là pour aller vers la zone d'attraction avec ses manèges et sa grande roue. C'est presque pire ici ! La densité humaine est telle qu'on navigue à vue, en évitant de se rentrer dedans, et surtout en évitant de se prendre un jet de pisse de la part de bourrins trop éméchés pour viser juste contre le mur…. On arrive enfin à proximité de la ligne des stands, où j'entends une sirène familière. Des pompiers sont en train d'éteindre un feu de poubelle. Des tarés n'ont rien trouvé de mieux à faire ce soir…

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Soudain, ils sont là, juste en face de moi : les stands. Les machines rentrent les unes après les autres pour ravitailler, et le ballet parfaitement huilé des mécanos s'exécute en un temps record. Les box sont propres, tout semble net et sous contrôle. Quel contraste avec ce que je viens de vivre ! J'ai l'impression de deux mondes qui se côtoient sans jamais se rencontrer, avec d'un côté le professionnalisme, l'exigence, l'effort, la passion, la rigueur, le courage, la détermination, et de l'autre le laisser-aller le plus complet, la bassesse, la violence, l'ivrognerie et la médiocrité.

Réflexion faite, je me demande bien d'ailleurs à quoi peut bien servir le public sur ce genre d'événement, et ce qu'il peut bien apporter à la course en général. J'en suis là. 100 000 spectateurs, et probablement 90 000 en trop ! Comme qui dirait qu'il y a du ménage à faire dans les rangs…

En fait, c'est tout l'événement qui est probablement à revoir de fond en comble.

Entre d'un côté la course à l'argent et à la notoriété (pour les teams officiels mais pas seulement), monde inaccessible et lointain, et de l'autre l'ordinaire et le " popu " le plus grossier, qu'est devenue la mixité ?

Où est donc passée l'épreuve qui réunissait jadis les pilotes et le grand public à l'unisson d'une ferveur identique? Parqués comme du bétail de plus en plus loin derrière des grillages et des murs, filmés et contrôlés à tout bout de champ, les spectateurs sont les bien-nommés d'une course qui consacre de plus en plus le divorce entre deux entités qui pourtant, à la base sont les deux facettes d'une même passion : celle de la compétition moto.

Et qu'est devenue la course elle-même ? Aucun suspens, aucun spectacle, aucune réelle bagarre en piste, la messe était dite au bout de trois heures à peine. Ne restait plus au SERT qu'à gérer tranquillement son avance pendant les …. 21 heures suivantes !!! C'est à peu près ça…. Autant se faire chier devant son poste à bouffer de la F1…

Du côté des bénévoles et des commerçants, le ras-le-bol gronde. Ecoeurés de se faire harcelés et insultés, les agents d'accueil et de contrôle, pourtant bénévoles, commencent à en avoir marre de remettre ça tous les ans. Les riverains sont las du bordel occasionné à chaque épreuve par la horde de furieux qui les assiègent. Bon nombre prennent d'ailleurs des vacances à ce moment-là, en espérant retrouver la maison en un seul morceau en rentrant. Les vendeurs tirent la langue à devoir payer des droits d'implantation exorbitants pour pourvoir faire tourner leur activité durant l'épreuve. Un des bénévoles de la Croix-Rouge, debout toute la nuit à gérer la folie furieuse de la masse grouillante et crasse, m'a exprimé sa stupeur devant le spectacle qui lui avait été offert par le monde du deux-roues. " Faudra pas compter sur moi l'année prochaine ! " m'a-t-il dit.

Tiens, le public justement, parlons-en encore. Pourquoi, à nous époque où l'image de la moto est au plus bas, et où elle jetée en pâture au grand public par les médias et le gouvernement, les organisateurs persistent-ils à accepter toute la racaille de la société sur leur terrain ? N'ont-ils pas conscience de leur responsabilité ? Tous les ans, les JT nous gavent d'images sur les débordements des 24H. N'est-ce pas donner le bâton pour se faire battre ? Il serait temps de passer le balai !!

Il devient urgent de rectifier le tir pour contribuer à donner une autre image de la moto, basée sur les valeurs essentielle qu'elle véhicule : la liberté, la solidarité, la responsabilité. A l'heure où de nombreuses actions sont menées partout en France pour crédibiliser notre pratique (Téléthon, Journée Nationale des Chemins etc…), ce genre de laisser-aller détruit tout ce qui peut être fait par ailleurs. En effet, entre un motard qui aide son prochain lors d'un événement caritatif et un autre qui se bourre la gueule et va au tas, devinez lequel va passer à la télé….

Alors ouais c'est bien beau de faire des bénef', de gagner de la thune, mais c'est encore mieux de le faire en servant la cause de la moto !!!!!

Alors que les têtes pensantes de l'ACO prennent gardent de ne pas trop scier la branche sur laquelle elles sont assises, car il se pourrait bien dans un avenir pas si lointain que cette magnifique course ne se résume plus qu'à une simple opération marketing. La preuve, seulement 83 700 personnes ont franchi les grilles d'entrée cette année, un chiffre en baisse de 7% par rapport à l'année dernière.

Allez… Ouf… C'était ma gueulante du jour… Retour au programme….

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La soirée se terminera par une visite éclair au concert donné par un groupe américain, les " Chiens Américains " (tout un programme…), vociférant une grosse merde pleine de décibels. Et de l'alcool encore partout. . Bon, bref, je passe les détails…

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Après une nuit calme grasse aux " Boules Quiès " et au masque de nuit pour contrer la lumière des spots sur le camping, la matinée sera calme et essentiellement consacrée au remballage des affaires, en ayant pris soin de refaire un petit tour aux abords de la piste. A cette occasion, et en tendant l'oreille, je suis surpris d'entendre que la Suzuki officielle est tombée au petit matin à cause d'un lapin qui a soudain décidé de traverser le bitume (!) et qui est allé se manger les roues de la machine. C'est ça aussi l'endurance !

Un dernier coucou à toute l'équipe de Gilles, et c'est parti sur les nationales, vu que j'ai le temps pour rentrer chez moi. Un panneau " Conneré, berceau des rillettes du Mans " commencera à attirer mon attention, puis un deuxième " Vente de rillettes artisanales en centre-ville, 1ère à droite " provoquera bizarrement un changement de cap de ma roue avant, laquelle me mènera comme par enchantement pile sur la charcuterie en question. Hé, honnêtement, un repaire de fou pour qui aime la charcuterie. C'était, d'après ce que j'ai pu comprendre, la boutique où en 1900 un charcutier a mis au point la recette originelle des fameuses rillettes. Le bocal sera ouvert le soir même, accompagné d'une bonne tranche de baguette bien chaude…. Rhââââââ…..

RAS en ce qui concerne le retour, si ce n'est les nombreux locaux (adultes comme enfants), qui, assis devant chez eux, ont la gentillesse de faire des " coucous " aux motards rentrant chez eux. Sympa.

Au final, ben je dirais tout simplement que les 24H du Mans 2009, ce sera sans moi !

C'est fait, c'est plus à faire, et on en parle plus !

Rideau.

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