Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez l'intro ici :

LA BALADE DE LA BAIE

Et aller hop ! Encore une balade au club ! Mine de rien, ça commence à m'en faire quelques unes….

Et c'est toujours aussi sympa ! Ce coup-ci, au menu, un aller-et-retour dans le nord, dans les environs du Touquet, à Etaples pour être précis. En effet, c'est là qu'aura lieu le rassemblement annuel du XX Club de France en mai prochain. Alors nous en profitons pour aller faire une petite reconnaissance, réserver en direct nos chambres pour l'occasion, et rencontrer sur place quelques protagonistes de ce futur RDV.

Pour le moment, je suis en train de m'équiper avec mes vêtements les plus chauds, par ce que la météo annonce agla-gla-gla sur toute la France. Pas besoin de prendre ma combi de pluie, le temps sera radieux aujourd'hui. Bottes touring avec rembourrage Gore-Tex, chaussettes montantes dans le même tissu, pantalon cuir avec doublure hiver, polo & polaire (sont dans un bateau) fourrées DANS le pantalon pour éviter le froid sur les hanches, sous gants à effet coupe-vent, gants Racer hiver en Gore-Tex, gros zon-blou avec sous-veste chaude, tour de cou " spécial grands froids " et casque intégral, ouf !!! Me voilà enfin prêt à affronter le grand nord ! Me manque juste le collant régulateur de température comme Averell et une ceinture de dos pour là aussi éviter le tour de reins. Mais bon déjà, comme ça, ça devrait le faire…

6h05, top départ, la porte de garage s'ouvre et me voilà parti pour aller récupérer Bruno en bas de chez lui. J'ai un peu d'avance, 10-15 minutes + tard, nouveau GO vers le point de RDV sur une sortie du périph'. Voilà le troisième et dernier larron, Mario, toujours partant comme d'habitude, lequel complète notre fine équipe de dévoreurs du bitume. Nouveau départ, direction le nord par les nationales, en espérant sortir au plus vite de cet environnement urbain glauque et austère.

Je constate avec amusement que nous prenons la N1, route que je connais bien puisque c'est celle que je choppe assez régulièrement pour aller au boulot à Sarcelles. Pour un peu, j'ai presque eu l'impression d'aller au taf…. Un comble ! Premier constat : je suis en forme. Pas comme la dernière virée aux Settons, fatigué et mal dans mes bottes. Je me sens bien sur la machine. Deuxième constat : y'a quasi personne, pour une fois sur cette route, ça change. Troisième constat : putain qu'est-ce ça pèle !!!! On est partis depuis quelques kilomètres que je sens déjà mes mains et surtout mes doigts se refroidir…

Dans un tunnel, un toto sur sa supersportive passe gaz en grand sur la file de droite. Et alors là, l'expérience parlant, je me dis qu'il va bien y avoir un des deux loustics à côté de moi qui va pas pouvoir résister…. Bingo ! Et voilà-t'y pas que mon Bruno devant moi met dans la seconde qui suit la poignée dans le coin histoire d'aller courser l'autre zouave.

Ha là là, chassez le naturel comme on dit…

Au fur et à mesure, nous commençons à nous enfoncer dans la grande périphérie, puis dans la campagne proprement dite… avec des conséquences sur la température puisque je sens clairement au flux d'air autour de moi que cette fois-ci, à vue de nez, on doit bien être tombés dans le négatif… la vache… putain ça y est j'ai les bouts doigts congelés. Et encore j'ai des gants supposés chauds, aidés en plus par des sous-gants techniques. Et la route, humide et bien froide donc traître, n'aide pas à avoir une conduite relâchée, surtout quand on pense au couple que nous avons sur la roue arrière de nos machines.

Premier arrêt bien mérité dans un petit bled de campagne dont j'ai oublié le nom, nous visons le premier bar disponible pour nous prendre cafés et chocolats brûlants, histoire de renforcer nos organismes qui ont déjà bien brûlé moult calories pour nous maintenir au chaud. Dommage, ils avaient pas de croissants. Mario nous déclare être ultra prudent à la remise des gaz lors des passages de rond-point, histoire de faire passer correctement toute la puissance de sa ZZR 1400 sur ce bitume matinal bien fourbe.

Nouveau départ direction Beauvais, le jour commence tout de même à pointer le bout de son nez. Les bonnes effluves de la campagne titillent régulièrement nos narines, les odeurs de foin, de sous-bois et de purin nous changent des gaz d'échappement habituels. Le paysage est doux, parfois légèrement vallonné, régulièrement parsemé de champs. Cependant, les habitations, modestes et un peu grisâtres témoignent d'une région orientée vers les choses de la terre et de l'agriculture, ne donnant pas l'impression d'un univers qui transpire l'opulence. Nous sommes bien dans l'Oise, département rural avant tout.

La température se réchauffe modestement, mais c'est tout de même avec fébrilité que nous nous jetons sur nos tasses lors de la deuxième halte, encore une fois sans les croissants malheureusement, mais toujours avec la bonne humeur et les blagues (les " chicaneries " comme disent nos cousins québécois) qui caractérisent toutes les haltes du moto club.

Puis c'est parti pour la dernière phase de la matinée, en direction d'Etaples sur la côte d'Opale, à un jet de pierre du Touquet où s'est déroulé il y a quelques semaines à peine l'enduro du même nom.

Nous repartons sous un soleil superbe, et la température monte régulièrement pour devenir franchement agréable. Là, je dois dire, ça commence à devenir réellement intéressant… L'air commence à changer, avec un petit je-ne-sais-quoi de légèrement iodé, comme les bâtisses autour de nous, plus aérées et fraîches d'aspect. Comme qui dirait que ça nous donne de plus en plus un parfum de littoral tout ça…

Enfin bien sec, le bitume se déroule sous nos roues dans une succession de petits virages bien sympas, ce qui nous permettra de nous taper une mini bourre à trois sans danger, histoire de nous dérouiller de tous ces kilomètres et de nous faire plaisir. A cette occasion, nous croisons avec étonnement (pour ma part, vu que je ne m'y attendais absolument pas) un trois-roues Bombardier, le Can-Am Sypder maté au dernier Mondial du 2 Roues. Marrant, je l'avais jamais vu en action. Sans encombre, nous arrivons à Etaples, et filons directement vers le concessionnaire Bombardier du coin (tiens donc !) pour admirer plus en détail la bête aperçue précédemment sur la route. Entre quads, bateaux et jet-skis, trônent deux exemplaires du monstre hybride, dont un tuné comme il faut et franchement, je dois bien l'avouer, vraiment aguicheur.

Comment tu dois avoir le look avec ça mon coco…. surtout avec les fringues 'coporate' assorties à la machine…yep, t'es le roi au feu rouge !!! Heu par contre, pour la ville en général et la remontée des files en particulier, là, c'est pas glop-glop….

Bruno discute avec le vendeur vu qu'il a apparemment le souhait de s'en acheter un exemplaire courant 2009, date à laquelle l'option boîte séquentielle (si mes souvenirs sont bons) fera son apparition au catalogue. Pour lui et moi est même prévue une séquence essai sur route en mai lors du rassemblement XX. Miam ! Impatient de voir ça…

Après avoir fait le plein de nos machines puis avoir réservé nos chambres pour le mois de mai prochain (d'ailleurs à un tarif préférentiel fort sympathique), nous nous sommes dirigés vers le centre-ville afin de nous sustenter. Etant donné la proximité immédiate de la mer, je me suis dit autant être logique : le poisson doit être pêché dans les environs immédiats donc il doit être frais. Banco ! Une brasserie dans l'artère principale fera parfaitement l'affaire (désolé j'ai oublié le nom).

Soupe de poisson (pas aussi bonne quand même que celle dégustée l'année dernière dans une coopérative artisanale de Cherbourg), poisson grillé (orphelin de sa sauce donc un peu sec) et mousse au chocolat (pas mauvaise foncièrement mais quand même restée un petit moment dans les frigos), pain (un peu trop industriel à mon goût) le tout pour 17 Euro.

Mouais, correct, y'a eu pire mais y'a aussi eu mieux. C'est que voyez-vous, un ours quoi qu'on en dise, ça a le palais délicat… ça aime la chair fraîche, tendre et raffinée ! Dehors, il commence à y avoir du monde, alors même que nous sommes en basse saison. C'est sûr, le beau temps aide bien, et les commerçants doivent se frotter les mains…

Le retour se fera d'un commun accord par l'autoroute, histoire de ménager les organismes et de ne pas rentrer à pas d'heure. Le plus riogolo là-dedans ? Le fait que nous ayons échangé nos montures en cours de route. Une excellente expérience vu la qualité des machines de Mario et Bruno, ne serait-ce, rétrospectivement, que pour avoir pleinement conscience de la qualité de son pilotage lorsqu'il s'agit de pourrir ces deux gaillards dans les virages serrés des nationales de nos belles contrées…. Par ce que vu l'avantage qu'ils ont en terme de puissance pure, qu'est ce qui faut pas faire preuve de dextérité dans les virages !!!! Ha ouais c'est sûr….qu'est ce que je suis un tout bon moi…

Heu….ouais …bon…seulement dans mes rêves il semblerait… !!!! Bah, tant pis….

Alors donc, heu, en attendant de pouvoir faire des miracles au guidon, j'ai accepté (non sans une certaine appréhension tout de même) de sauter sur la ZZR 1400 et sur la XX " Spécial Taz + de 170 Poulins sur la roues AR ", mais quand même un peu rassuré par le fait que cela se passe sur l'autoroute, qui plus est largement désertée sur notre sens de circulation. De bonnes conditions donc pour un gentil poireau dans mon genre.

On a commencé les échanges sur une aire de repos, avec si mes souvenirs sont bons, Taz et Mario qui ont ouvert le bal. Vingt bornes plus loin, Bruno me propose les commandes, en me recommandant de freiner sur l'arrière, vu la galette de folie installée sur l'avant. Putain. Pas se mettre au tas mon petit Ricounet. Pas se mettre au tas. Même pas le temps de réfléchir, c'est parti, on met les gaz sur l'autoroute.

Nouvel arrêt, cette fois-ci c'est Mario qui se prête au jeu et qui me tend sa ZZR (Godzilla la bien-nommée). Lui grimpe sur ma Prunelle. Ouf ! Y'a du volume tout autour de moi… Impressionnante même à l'arrêt cette machine, en comparaison la mienne une fois en selle fait toute fluette à côté ! Première, tiens, pas de 'Klonk !' au verrouillage, là aussi c'est doux. Par contre, et c'est déroutant, je n'entends rien. Je me surprend à regarder sur le tableau de bord le témoin de rapport, croyant le moteur éteint pour cause de calage de ma part. Un coup de gaz et le moteur donne de la voix. Ben si il était bien en marche ! Hé, Mario ! Enlèves donc les chicanes de tes pots, qu'il donne un peu de la voix ton moulin !

Première, deuxième, troisième, c'est relativement clame (enfin en même temps, sur une brêle de + de 200 mustangs sauvages, tout est relatif bien sûr…), la partie cycle semble très vive compte tenu de la masse de l'engin, ce qui me permet de sortir prestement et sans effort particulier de la voie d'insertion. Là aussi, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de mode d'emploi particulier. D'autant que, et c'est appréciable, la vie à bord me semble parfaitement acceptable si ce n'est pour la bulle franchement trop basse pour ma taille. On est pas verrouillé sur les guidons, les repose-pieds sont à bonne hauteur et la selle à double étage bien positionnée permet de se caler le fessier comme il faut pour supporter les accélérations démentielles du molosse.

Haaaaaaa….le moteur….parlons-en de celui-là ! Une pure démence…. Relativement calme et dosable jusqu'à 4500-5000 tours, le moteur se transforme littéralement au-delà, offrant une sensation de poussée affolante. Quel monstre !!! J'ai m'impression d'avoir une centrale nucléaire sous les fesses, rauque et rugueuse, dans la plus pure tradition Kawa. Surprenante également est la qualité de la connexion poignée de gaz - moteur. Dure mais ultra précise, la poignée retranscrit parfaitement dans la main ce qui passe sous les soupapes. Appréciable pour gérer les gaz, et impeccable au niveau des sensations. La réactivité de ce moulbif est étonnante, et à cela s'ajoute un couple de Caterpillar qui procure des relances ultra viriles et musclées. Je me suis amusé à plusieurs reprises à tourner la poignée juste d'un demi-millimètre, pour sentir le moteur commencer à partir instantanément, et pour avoir cette sensation extraordinaire d'un pit-bull tirant avec ses grosses papattes sur sa laisse, la bave aux lèvres, grommelant, prêt à bondir comme un fou déchaîné. Pfffiou… Respect.

Par contre, déception, la partie cycle est à mon sens à revoir. Non qu'elle ne soit pas assez vive ou rigoureuse, mais le problème est qu'elle ne met tout simplement pas en confiance. Impossible d'avoir une vraie sensation au niveau des pneus, surtout sur l'arrière. Je n'ai jamais réellement pu savoir où j'en étais au niveau de l'adhérence, en ayant presque l'impression de ne pas avoir été connecté à la route mais en apesanteur au-dessus du bitume. Stressant je dois dire, d'autant que pour gérer une telle cavalerie sur une moto de ce calibre, il est à mon sens très important d'avoir un bon feeling et un bon retour d'informations. Je commence à comprendre pourquoi Mario roulait avec autant de circonspection ce matin, sur les petites routes froides et humides et dans les rond-points.

Bilan :

La Honda est efficace et facile, presque sans esbrouffe.

La Kawa sensationnelle et intimidante.

Le top :

Le moteur de la Kawa dans la partie-cycle de la Honda ! Bref, un grand moment de ma vie de motard, à baver sur ces deux TGV, et tout simplement le meilleur moment de cette journée !

Merci de cette opportunité les gars !

Le retour s'est fait tranquillement, mis à part un petit incident de parcours pour Mario qui a semble-t-il égaré son ticket de péage en cours de route, exactement ce qui m'est arrivé lors de la dernière sortie aux Settons. Chiant je peux vous le dire…

Mis à part aussi une petite pensée tout du long pour la fuite d'huile détectée en fin de matinée sur le cylindre arrière. Encore une facétie de Miss Prunelle qui franchement me la gonfle un peu des fois. Changement du joint de culasse en perspective dixit par téléphone mon mécano hier soir…

Tiens, mis à part aussi la vision assez effarante d'un automobiliste faisant marche arrière en plein sur une bretelle de sortie d'autoroute, sans aucune visibilité par rapport à ce qui pouvait venir par derrière du fait de la haute végétation aux abords de la voie… Y'en a qui doutent de rien de fois… Heureusement qu'on a pas eu à sortir pile à cet endroit-là !

Ha, pis tant qu'on y est aussi, le froid s'est également remis à mordre, logique vu l'heure relativement tardive de notre retour.

Pis en fait, ben je rajouterai bien aussi la circulation d'enfer du samedi soir juste avant et dans Paname, ce qui a obligé au slalom entre les caisseux du week-end pas toujours disciplinés.
Tiens, et juste pour le fun, on en remet encore une couche : la fatigue bordel !!!! Crevés, des crampes partout, les cervicales douloureuses : on était pas beaux à voir !! 500 bornes dans le froid polaire, ça vaut bien le double par temps chaud….

Vive l'hivernale moto !!!

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