Coin des potes - 2008
Frisquette des potes par " Tornado "


Journal intime de Tornado,
Vendredi 7 Décembre 2007 :

Là, ça commence à bien faire !

Un an et demi de bons et loyaux services, trente six mille kilomètres sans le moindre caprice : Je démarre tous les matins, je me laisse emmener sans broncher, je ne tombe jamais en panne, je ne tombe jamais tout court ( sauf quand cet hurluberlu d'Averell oublie de se servir de mes freins ! ) et quand mon pilote m'envoie chez le docteur avec 7000€ de réparations, je le laisse remonter sur ma selle sans le moindre soubresaut de rancune...

Et comment il me remercie cet espèce de sagouin ? Un pneu avant neuf, pile la veille d'une balade dans le morvan... Merci le cadeau empoisonné ! A croire qu'il le fait exprès pour faire tourner mes chevaux en bourrique. J'ai tout essayé pour lui faire comprendre que j'étais pas d'accord: j'ai claqué des ampoules, j'ai calé à la sortie de son parking... " Non, je veux pas aller chez le docteur ! " que je lui disais.

Mais de toutes façons, il n'a jamais su décoder mes messages, ressentir mes signaux: Un jour j'avais le moral à plat, et les pneus aussi. Et bien c'est le docteur qui le lui a signalé ! " Vous ne vous êtes rendu compte de rien ? Pourtant il manque 1 bar dans chaque roue ! " lui a-t-il dit. Mais Averell, c'est un mariole, il ferait même pas la différence s'il roulait sur les jantes...

Me voilà donc dans mon parking, sous la bâche qu'il étend amoureusement pour me protéger des intempéries, avec un magnifique " Roadsmart " tout recouvert de paraffine entre les bras de fourche. Avec une savonette pareille en guise d'organe de direction, autant le dire tout de suite si il ne veut pas s'amuser avec moi ! Et dire que je dois retrouver les copines dans moins de 10h pour aller jouer sur les routes morvandelles... Ah elles vont bien rigoler la prunelle et La Bête en me voyant arriver avec mes souliers neufs pour un marathon.

Bon sang ya des fois je vous jure, il mérite vraiment des claques ce gamin.

Et pourtant, je lui pardonne tout. Allez savoir pourquoi ! C'est peut être ce qu'on appelle la complicité entre un pilote et son brêlon.

Journal intime de Tornado,
Samedi 8 Décembre 2007:

Hein ? Quoi ? Déjà ? ? ?

6h30 du matin. Vachte, le coup de froid au moment de sortir de la couette en toile cirée qu'Averell me retire sans crier gare ! Même pas droit à ma douche du matin car le ciel est encore dégagé. Moi si on me laisse pas me chauffer tranquillement, je me traine une voix de fumeur jusqu'à 10h. Mais il n'a visiblement aucune pitié, car il me pousse dans le parking et ne m'allume qu'une fois sur la rue ( pour pas déranger les voisins sans doute, c'est un type bien mon Averell après tout ! ). Démarrage à froid, première, embrayage... Je tousse un peu d'être ainsi brusquée du matin, je peste, je fulmine, je m'emballe, Le " tout électronique " de mon pace-maker n'aime pas bien l'hiver et j'ai le coeur qui bat à 3500 tours/minute au repos. Tu parles d'un régime de ralenti ! Heureusement, une fois réchauffée les choses rentreront dans l'ordre.

La route est déserte et j'enroule tranquillement en direction de la station de Lisses. J'ai encore un peu de merde dans les yeux... enfin sur les phares, car je n'ai toujours pas eu ma douche. Ça attendra, de toutes façons c'est pas moi qui conduis, c'est Averell. D'ailleurs cet étourdi est parti avec sa visière fumée, sachant qu'on va rouler de nuit à l'aller comme au retour, c'est super malin de sa part.

On arrive de bonne heure au point de rendez vous et j'ai enfin droit à boire un coup et à me réchauffer : Il me laisse tourner sur place quelques instants et vient coller ses mains contre mes pots pour profiter de ma chaleur. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas sans moi le gamin !

Rapidement, je vois les premières copines débarquer : Prunelle et La Bête arrivent de concert. On se pose dans le parking pour causer pendant que les gars se mettent devant un café. Apparemment on attend encore Bip-Bip et... Milka sera là aussi ? Chouette ! J'aime bien Milka, la grosse vache bleue ! En vrai elle s'appelle Titine et elle est un peu plus vieille que moi mais je la chambre sans arrêt, c'est plus fort que moi.

Une fois sur la route, tout le monde se rend bien compte que je ne suis pas à l'aise avec mes chaussures neuves ! Ça glisse, c'est pas confortable... En plus il a beau ne pas pleuvoir, la route est quand même bien humide. Enfin bon, il faut bien les porter une première fois, pour les roder ! On peut pas garder un pneu quand il est usé, perso j'aurai préféré un autre jour mais est-ce que j'avais vraiment le choix. Vous autres les humains, vous vous êtes tous un jour retrouvés à une grande occasion avec des chaussures neuves qui font mal aux pieds... Vous comprenez un peu mon désarroi ?

C'est La Bête qui ouvre la route, menée avec fermeté par le Taz. On sent bien que les balades club n'ont plus grand chose d'officiel et c'est assez agréable, mis à part quelques stop " Oubliés ! " et un ou deux changements de direction du style " Oups, c'était ici ! ". Je me balance nonchalament, dandinant encore légèrement de temps en temps pour rappeler à mon dalton de pilote que c'est pas encore ça au niveau adhérence. Ça ne l'empêche pas d'attaquer trois ou quatre fois en direction de Taz, qui répondra avec des gestes quelque chose du genre " Garde tes distances de sécurité, on va faire mumuse ! " Mais encore une fois, Averell ne comprend rien et coupe gaz, croyant que Taz lui demandait d'arrêter de faire l'idiot. Un jour je lui offrirai le décodeur !

On retourne à notre place, derrière prunelle, pour constater qu'apparemment celle-ci prend un plaisir sadique à faire souffrir les poignets de son Baloo ! On m'avait dit que les italiennes devaient être menées d'une main ferme, je n'imaginais pas à quel point ! Rigide jusqu'au levier d'embrayage, la belle rouge semble s'amuser de voir son pilote se masser les poignets à chaque arrêt. " Quand c'est pas la ducati qui tombe en panne, c'est le pilote qui s'abime des pièces " dit le dicton !

Pour soulager Baloo, Taz lui propose d'échanger de monture pour quelques temps. La Bête se fait docile pour Baloo tandis que Taz tente de mater la belle méditerranéenne. Mais on ne peut pas vraiment parler de docilité de la part de l'italienne au caractère de feu ! Taz et Baloo échangeront plusieurs fois de monture au cours de la journée. L'italienne avait l'air décidé à faire souffrir tous ceux qui voulaient l'enfourcher de force !

Prunelle ouvrant la marche, je dois avouer que moi aussi je me suis laissé hypnotiser par la danse sensuelle de la belle. Là, j'ai clairement fait comprendre à Averell qu'il n'avait plus son mot à dire ! Je me laisse entrainer dans un tango endiablé, rassurant mon pilote sur la question du pneu neuf qui commence doucement à se faire à ma jante, et ce petit jeu de séduction continuera jusqu'au lac des settons. Je délaisse La Bête pour m'adonner à une véritable séance de drague en bonne et due forme. Prunelle devant moi, je lui renifle la roue comme il se doit, alternant les rugissements virils avec mes plus beaux angles en guise de parade nuptiale. Mais elle se joue de moi, reste insensible à mes charmes. Ahh, ces italiennes, si mystérieuses et inaccessibles !

Arrivés au lac, nos pilotes se retrouvent broucouilles devant la porte de la crèperie où ils avaient prévu de faire le plein, ils décident donc de retourner à Chateau-Chinon trouver un " restaurant " ( c'est une station service pour humains ). Moi je dis miam, des virages en guise de hors d'oeuvre ! ! ! Pour me faire oublier le râteau que j'ai pris avec prunelle quelques minutes plus tôt, ça ne pouvait pas tomber mieux.

A peine sur la route, Titine met tout le monde d'accord en déposant La Bête, trop occupée à regarder prunelle de travers. Mon pilote, lui, est très clair avec moi " tu rentres deux rapports et tu me ratrappes tout ça ! " . La suite, c'est confidentiel... Tout ce que je peux dire, c'est que mes pneus n'ont plus besoin de rodage. Je suis pas maso, mais j'aime bien quand il me cravache un peu de temps en temps. Il aurait pu mieux faire si la route avait été sèche, mais je lui pardonne. Il est déjà parti au tas sur route glissante avec son ex, " bleuette " , et j'imagine que c'est un truc qu'on oublie pas facilement. Je sentais ses mains et ses jambes trembler d'excitation en arrivant à destination, et j'étais un peu soulagée quand même de pouvoir me reposer un peu sur la place du village pendant que les humains sont allés se restaurer.

15h, l'heure du retour. Il pleut. On rentre pépère sur Avallon puis direction l'autoroute. Averell décide de partir dans le groupe de tête avec Rocky. Mais Bip-Bip et moi on se gourre de sortie et on rate l'autoroute, obligeant nos pilotes à faire demi tour quelques kilomètres plus loin. Voilà notre groupe de tête loin derrière le groupe de queue !

Situation réparée une fois sur l'autoroute. J'ai pas réussi à suivre Bip-Bip bien longtemps, je sentais que mon pilote n'était vraiment pas à l'aise sous les trombes d'eau et avec les rafales de vent. J'ai bien essayé de lui montrer que je tenais le pavé, mais il lui a fallu quelques kilomètres pour accepter de me faire confiance et Bip-Bip était déjà loin. On s'est accrochés au cul d'une bagnole qui rentrait sur paris. Je crois que c'était nécessaire car sans phares à suivre mon Averell faisait n'importe quoi, conduisant presque à l'aveuglette avec sa visière noire recouverte de gouttes d'eau.

Le bilan de la journée c'est que finalement, j'aime beaucoup mes nouveaux pneus. Ils ont un grip impressionnant même sur le mouillé ! Je n'aurai sans doute pas pu m'amuser autant avec ma vieille paire usée. Pour une fois, Averell n'a peut être pas eu tort. Je reconnais que c'est pénible au début de pas savoir sur quelle jante danser, mais une fois qu'on s'y est fait, les bi-gomme sont tout de même très confortables autant pour le tango que pour le rock n' roll !

Mon pilote ? Je crois qu'il est prêt à repartir dès demain ! Il n'a même pas l'air fatigué, d'ailleurs ce soir il me laisse seul pour aller faire la fête avec ses amis organiques. Cela dit, je crois que c'est quand même bien grâce à moi, je le chouchoute le petit Averell ! Je le protège du vent, je lui offre une selle bien confortable, je me laisse conduire en douceur...

Parce qu'après tout, je l'aime bien mon petit gars !

Tornado.

Retrounez au reportage photos de cette Balade

Retrouver le CR des Humains ( Pilotes ) par Baloo

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