Interview de Tournay Distribution

Bonjour, ce reportage est fait dans la cadre de deux supports : celui de Sport Moteur Ca et le Moto Club des Potes.


Qui connait Tournay Distribution ?

Depuis près de 20 ans, cette société àla réputation flatteuse, s’implique dans la distribution de pièces moto dehaute performance, en y ajoutant  sonexpertise technique, gagnée par le biais d’années d’engagement en compétitionau plus haut niveau. Il faut d’ailleurs dire, que Jean-François de TOURNAY, lefondateur et PDG a œuvré au préalable pendant 13 ans comme technicien etmetteur au point chez Godier-Genoud, sorte de référence !

D’apparence extérieure toute banale,les locaux de l’entreprise ne doivent pas induire en erreur le visiteur : pasde bling bling, ni de locaux aménagés au standard F1, tout est simple,  propre et ne doit pas faire oublier que lavraie richesse se situe au niveau des hommes, de leur jus de cervelle et deleur savoir-faire. 600 M2 (dont 350 pour le stockage) sont à la disposition del’équipe de 12 personnes qui s’activent pour tester, renseigner, commander,stocker et expédier des centaines de références, le tout exclusivement pour lesprofessionnels de la moto (2500 référencés). Parmi ceux-ci on trouve desenseignes qu’on ne présente plus, comme Team Axxe, Dafy Moto, Moto Expert…

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Le catalogue a de quoi faire frémirtout passionné avec des marques réputées de longue date comme Hyperpro, Laser, K&N,Dynojet, DNA, Dynatek, TSS (embrayages anti-dribble), Starlane etc… Tous sonttestés en compétition, puisque Tournay Distributions’implique tous les ans dans des championnats comme le Superbike français, leSuperstock européen, le Mondial d’Endurance etc… La société fournit les pièces,le travail de préparation, d’assistance et de conseil technique auprès de teamspartenaires. La famille est d’ailleurs tellement impliquée, que le propre filsde Jean-François, Richard, est pilote en Mondial Superstock600, mais cela fera l’objet d’une interview séparée. Le gage de sérieux est quel’entreprise ne cherche pas à tout prix à accumuler des marques à distribuer età rajouter au catalogue, mais au contraire, à développer des partenariatssérieux et durables. Elle participe même au travail de développement et à lamise au point des produits qu’elle distribue. Les locaux et l’expérience del’équipe le permettant parfaitement.

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Lors de ma visite, Jean-François nousa fait le tour du propriétaire. Il est intarissable sur les produits qu'ildistribue. Le plus drôle est qu’il a encore les yeux qui brillent à jouer à l'apprenti sorcier mécanique. Ainsi, lors du montagede mes Hyperpro sur mon VFR je n'ai pas eu un simple "Ca Fait X DollarsCanadien, mais un vrai court de mécanique appliquée. Idem pour le montage demon Power Commander 5.  Là on est dansl'excellence du service et je ferai à ce sujet, deux petits apartés plus loin.

Le plus impressionnant lors de notrevisite aura été la partie de l’entrepôt, avec des rangées et des rangées deboîtes à trésor, attendant d’être expédiées. Ressorts, filtres, boîtiers,l’alignement est hallucinant. La nouvelle implantation de la société,stratégique car non loin des échangeurs autoroutiers, permet de livrerfacilement une gigantesque zone de chalandise en juste une journée de camion oumoins. Bien sûr tout est informatisé, et suivi en temps réel.

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Le montage des éléments spéciaux pourtest sur la VFR a été le plat de résistance de la journée. Délestée en un tourde main de son carénage, la machine s’est retrouvée prête à recevoir seséléments spéciaux, à savoir un Power Commander V, et un kit spécial Hyperproavant et arrière, avec l’huile qui va bien, naturellement, les stations demontage spécial suspensions permettent de travailler vite et proprement enréglant le tout aux petits oignons.

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J’ai pu apprécier, le savoir-faire deséquipes de Jean-François. Tout est fait dans les règles de l’art, notamment aumoment de passer au banc pour la carburation. Les sensations de l’expert autantque les courbes sur le moniteur ne trompent pas : le moteur est optimisé commeil se doit ! Assez étonnant le progrès accompli durant cette dernière décennieconcernant l’électronique… Quand on voit le prix qu’il fallait mettre il y aencore quelques années pour avoir quelque chose de vraiment adapté etperformant, et qu’aujourd’hui un simple ressort et une huile de qualité changetoute la donne…

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Le Power Commander :

Sur mon1200 VFR, il a été mis pour gagner en souplesse. "SI ! SI !" OK je ne suis pascrédible "OK JE SORS 5 SECONDES !"

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Au départ en ville je trouvais limitel'utilisation du Power en dehors d'avoir une réactivité immédiate de la poignéd'accélérateur, mais après avoir été au lac desSettons faire mes tests "LA" le Powerest dans son élément. Il y a un avant et un après car mon VFR a des réactionsde folie à l’accélération, digne d'une hyper sport.

Là où certains quand ilsvoient un VFR avec une remorque et Top Case, te disent que tu n'es pas un vraimotard, changent d’avis quand ils  tevoient leur sucer la roue et les prendre entre deux courbes. A l'arrêt quisuit, ils te demandent : « Putain t'a quoi commemoteur ??? » et tu leur réponds avantde passer la première et mettre GAZ : "J'ai simplement un PowerCommander V"

   
Les Hyperpro :

Le premier roulageconfirme les attentes escomptées : du point de vue de la partie cycle, lamachine est plus confortable, plus stable et en même temps plus réactive, avecmoins de pompage sur les chocs et plus de précision au niveau du ressenti de laroute. Sur cette vidéo on voit commenttravaillent les ressorts de fourche sur les routes des Settons. Mon 1200 VFR,moto GT routière a gagné en tenue de route et enqualité d'inscription dans les courbes ce qui me permet de l'exploiter surpetite route malgré son poids et ma remorque.

Alors si votre budget n’est pasextensible à l’infini, mais que vous avez quand même besoin de peaufiner vosmachines et que les conseils avisés doivent obligatoirement faire partie del’équation, je vous suggère d’aller faire un tour sur le site de Tournay Distribution. Même s’ils ne servent pas lesparticuliers, vous pouvez leur demander par l’intermédiaire de leur mail, ledernier catalogue, truffé d’explications techniques et de belles photos.

Car Tournay est une boîte familiale oùtravaille aussi Myriam, l’épouse de Jean-François.

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Notre interview qui suit sera en deuxétapes : la présentation de l'entreprise et une interview de Jean-Françoisplus perso. Une grande lecture mais on y découvre un Homme passionné et uneentreprise qui vit MOTO à 100%.

L'interview

Le Taz :

Jean-François, Tournay Distribution existe depuis des années. Elleest née en Haute-Savoie. Vous êtes maintenant à Montpont en Bresse en Saône etLoire. Petite question : Pour quelle raison as-tu créé Tournay ? Pour toi, pour tes motos ?
   
JFdT :

Au départ, c’était une réalitééconomique, il fallait quand même gagner sa vie. Après 12 ans d’expérience ausein de GODIER GENOUD à Viry puis à ST JULIEN. C’était une société incroyable.Georges GODIER et Alain GENOUD m’ont tout appris. On y construisait des motospour la route, on préparait pour la course (Endurance, vitesse, côte) etdistribuait de l’accessoire, et ce depuis l’atelier jusqu’au développementcommercial. Une superbe école. Avec l’aide d’Alain et de Georges, j’ai décidéd’ouvrir ma société en 1993.

J’ai ainsi décidé de mettre à moncatalogue, les différentes pièces que j’aimerai utiliser à des finspersonnelles.

   
Le Taz :

Peux-tu me parler de 3 famillesde produits ? Les filtres, la suspension Hyperpro dont je suis un adeptedepuis le milieu des années 90  et enfinDynojet.

   
JFdT:

Le Dynojet Power Commander 5 estla suite de la collaboration que nous avons  pu avoir avec cette société. C’est unproduit qui permet de re-mapper et re-régler les injections d’origine, demanière électronique et qui s’adapte à tous les types de véhicules du marché,que ce soit des quads, des motos 4-temps, des motos de vitesse ou des Harley.On a des solutions électroniques avec Dynojet, dont le Power Commander 5, quipermettent de recalculer le mélange air-essence des véhicules pour en améliorerle comportement. Certes, on parle des performances, mais cela se joue surtout sur la consommation, l’agrément deconduite, le couple et la réponse à la poignée d’accélération.  Les performances, lorsqu’elles sont mesuréessur le banc, on s’aperçoit qu’il n’y en a pas beaucoup plus, mais par contre lerendu à la poignée de gaz et l’efficacité du véhicule sont bien meilleurs.

 

 

Le Taz : Avec nos véhicules à 100 CV enFrance, quel est l’intérêt du Power Commander ?
   
JFdT :

Justement, sur nos routes, avecnos véhicules, qu’ils soient en 100 CV ou en full, on est en phase transitoireen permanence, on accélère rarement à fond, et donc le PC  permet d’avoir plus de couple et plusd’accélération. Sur ma Harley par exemple, pour un rendu d’accélérationidentique, je tourne la poignée d’accélération deux fois moins avec uneinjection bien réglée. Et ça, c’est ce qu’on peut avoir sur tous nos véhicules.Notre collègue, Renaud, nous en parlait tout à l’heure, c’est bien plusperformant et plus agréable de pouvoir rouler autour des ronds-points etgymkhana urbain. Dans cette philosophie, après avoir démarré la société autourdu produit Dynojet, j’ai rencontré Hans Rinner,  patron d’HYPERPRO et qui présentait un systèmede ressort progressif pour les motos de route. Sous son impulsion, on acommencé à commercialiser Hyperpro, qui à mon point de vue, est l’améliorationde suspension la meilleure. Pour peu d’argent, on peut avoir plus de confort, d’efficacité,de précision de conduire et une meilleure tenue de route, sans être obligé depasser par des éléments compliqués et chers.

 

 

Le Taz : Ce qui m’intéresse chezHyperpro,  c’est que jusqu’à récemment,on était dans une solution de remplacement de la suspension arrière, et là, on changejuste le ressort de suspension arrière. L’agrément de conduite est complètementdifférent.
   
JFdT :

Oui, on essaye de rattraper toutce qui est excès de course morte, d’avoir un amortisseur qui travaille mieux,plus facilement sur les petites bosses et plus facilement sur les gros chocs.Chez Hyperpro, chaque moto est étudiée spécialement, ils font des testsroutiers avec de l’acquisition de données, mais avec aussi beaucoupd’expérience dans le calcul des ressorts. D’ailleurs, dans Das Motorrad, lesressorts Hyperpro sont toujours sortis parmi les meilleurs devant tous leurscompétiteurs. Das Motorrad, qui fait beaucoup d’essais routiers, a pu démontrerla supériorité de recherche et de calcul qu’il y avait dans ces produits-là.C’est pour ça qu’on était très intéressés par cet essai sur la VFR 1200, jepense que ça renforcera encore une idée d’amélioration au quotidien desvéhicules pour la route.

   
Le Taz :

L’atout des ressortsHyperpro,  c’est qu’au niveau des tarifs,on est aujourd’hui dans quelque chose de totalement abordable, et ce parrapport à une époque ou dès qu’on voulait avoir des solutions de suspension,c’était tout de suite onéreux.

   
JFdT:

Chez Hyperpro, on a commeobjectif de garder les éléments de suspension d’origine. Donc même sur la VFR1200 où l’amortisseur arrière est de conception très simple, puisque c’est unsystème à émulsion, avec un seul réglage de détente, on calcule un ressort pourque cet élément de suspension fonctionne bien, et puisse donner un bon agrémentde conduite auprès des propriétaires. Cela évite de se lancer dans des groschangements, car aujourd’hui, on peut avoir une solution de suspension pour 150à 180 Euros, et l’ensemble des éléments sont livrés avec l’huile, la notice demontage, ce qui permet à un concessionnaire qui n’a pas d’expérience desuspension, de remplacer très facilement ses suspensions, ses ressorts, faireses niveaux d’huile, et avoir directement une bonne base de roulage pourl’utilisateur au quotidien. Cette philosophie est pour nous essentielle pourles motos de route, car sur les motos de circuit, on travaille avec dessolutions bien plus onéreuses. Il faut savoir que le team Honda qu’on équipe enproduits pour le championnat de France Superbike, a des améliorations defourche qui valent 1700 Euros HT, et les amortisseurs quelque chose comme 1500Euros. Donc en fait, avec les ressorts Hyperpro, on est quand même avec dessolutions utilisables et finançables au quotidien pour les motards.

   
Le Taz :

Et ça ne t’a jamais chatouilléd’avoir un team Tournay Distributionengagé sur les 24 Heures ou sur le Bol d’Or ?

   
JFdT:

Non, parce que de la même manièrequ’on n’était pas intéressé à devenir uneentreprise à tous les niveaux de la moto, on travaille déjà avec des teamsperformants, qui ont une vraie expérience et nous  leur apportons des solutions techniques. Noussommes très contents de travailler en partenariat plutôt qu’en concurrents.  De la même manière, aujourd’hui, on necherche pas à vendre des produits à des particuliers à travers des sites web ouautre, parce qu’on veut être le partenaire professionnel des revendeurs.C’était l’objectif de la société dès ses débuts, c’est-à-dire vendre desproduits aux professionnels, mais en leur apportant le support qui leur permet de donner le meilleur pour leurs clients.

   
Le Taz :

Donc, Tournay Distribution ne s’adresse qu’aux professionnels, et pas auxparticuliers ? Si un particulier s’adresse à toi pour tel ou tel produit, tupréfères l’aiguiller vers un concessionnaire local qui distribue tes produits ?

   
JFdT:

On peut le renseigner. On luidonne toutes les informations techniques, de tarifs, de livraison. On peutaller jusqu’à lui confirmer la présence de son produit sur un stock européen,ou sur notre plateforme. Mais l’opération financière se fera toujours à traversun revendeur, de manière à ce que Tournay Distribution reste bien un partenaire et non pas unconcurrent de nos clients.

   

Le Taz :

Merci pour ces précisions.
   
Le Taz :

Bon, Jean-François, maintenantque la présentation de Tournay Distributiona été faite et à mon avis a permis à beaucoup de découvrir ce nid de passionnés et doux dingues. La question qu'ilfaut aborder « Mais qui est Jean-François ? »

   
JFdT :

Jean-François, avant tout, c’estun mécanicien qui a été formé dans l’automobile mais qui préférait la moto.J’ai toujours aimé les deux-roues, donc c’est venu comme ça, je suis heureuxdans mon monde.

   
Le Taz :

Es-tu marié, as-tu des enfants ?Oui je sais je parle de Myriam ton épouse plus haut ! Mais il y a peut-être desjeunes filles qui ont envie de savoir ?

   
JFdT :

Ha, non, de ce côté-là, c’estplié, je suis avec la maman de mes enfants, mes enfants ont maintenant plus de20 ans, donc non, je ne vais pas sur les forums pour chercher des conquêtes !

En plus du point de vue de la moto c’est déjà fait, parce que Myriam estpratiquante, et même si elle se plaint toujours de ma conduite, on continue defaire de bonnes balades ensemble !

   
Le Taz :

Jean-François, rentrons dans levif du sujet. Aujourd’hui, tu es piqué par la mécanique, piqué par le sport,piqué par le fait d’avoir monté ton entreprise pour indirectement avoir demeilleures machines pour pourrir tes petits copains sur les pistes… bref, leportrait est juste ou il est faut ?

   
JFdT :

Hé bien c’est un petit peu ça,mais pas sur les pistes, parce que je ne suis pas si doué quand même… Sur lespistes, j’ai toujours été ridicule, par contre, sur route, j’ai toujours essayéde tenir mon rang, même si des fois c’était difficile. Par contre, mes motosont toujours été efficientes, et m’ont donné du rendu. Pour le côté sportif,j’ai eu la chance ces dernières années d’avoir mon fils qui m’a accompagné dansma passion. Il a toujours voulu rouler à moto, et maintenant il fait lechampionnat d’Europe 600, donc il m’a comblé et m’a démontré que je savaisboulonner des motos. Maintenant, ses motos sont montées dans des teams, donc jen’ai plus rien à voir dedans. On a fait un bon bout de chemin, on s’est faitplaisir.

   
Le Taz :

On reviendra sur Richard un peuplus loin dans l’interview. Changeons un peu de registre. T’es un grand fêtardà l’extérieur. People ou pas people ?

   
JFdT :

Oh non, c’est plutôt grand fêtarden intimité. On est allé ensemble dans larégion, et tu as pu voir que c’était à la bonne franquette.  Quand on n’est pas au bord de la piste avecles lunettes de soleil pour profiter des courses, on fait de bonnes fêtes entreamis et on essaye de s’y rendre en moto puis d’en revenir le lendemain !

   
Le Taz :

Petite question, cette année estcelle de tes 50 ans, est-ce que la passion t’anime toujours ?

   
JFdT :

Ah oui, grâce à mes partenaires,j’ai toujours des orientations techniques qui sont très intéressantes etmotivantes. Par exemple, aujourd’hui, tu es à côté d’un produit, là, posé surla table, où il y en a pour 7 000 Euros d’électronique, et que l’on va fairefonctionner cette année avec le team Honda. Hé bien ça, ça me passionne, joueravec de beaux produits, paramétrer, trouver des performances, c’est comme unepassion, comme un jeu vidéo. C’est la démonstration grandeur nature d’unsavoir-faire et c’est ce qui me motive.

   
Le Taz :

Parlons de ce qui fâche… Ilparaît que tu es connu pour tes emportements quand l’écrou de 10 ne rentre pasdans la douille de 12…

   
JFdT :

Oh, hé bien ça c’est une légende,parce je suis quelqu’un de très très calme. D’ailleurs, mon personnel a pu tele confirmer. Tu as vu, y’en a pas un qui bouge, ils sont terrorisés (rires…).

Non, je n’ai pas cette problématique, je suis très calme !

   
Le Taz :

Parlons de ce qui fâche encore…ta conduite automobile… Tu ne devrais pas lâcher le volant pour ne garder qu’unguidon ?

   
JFdT :

Ha je préfèrerais rouler en mototout le temps, parce que l’auto ça m’endort. Donc je dois rouler vite pour nepas m’endormir. Mais par contre, ce qui est difficile, c’est de conduire desambulances et comme t’es un petit peu sensible en voiture, il faudrait que jerepeigne tout ça en blanc,  que je metteune petite croix, parce que j’ai pu remarquer que t’es quand même vite malade !Par contre, je ne sais pas, pour l’infirmière, tu préfères comment ?

.  
Le Taz :

Pour l’infirmière, je préfère mapetite femme à moi, ça me suffit ! Continuons dans la voiture. Si je te parled’une GTR-R, 300 km/h sur autoroute, raisonnable ?

.  
JFdT :

Oh non, comme tu as pu le voir,dans mon garage, il y a une 2CV, donc avec ça, je ne suis pas embêté, je suistranquille face aux radars. Par contre, j’ai vu des copains qui avaient debelles voitures, mais alors qu’est-ce qu’ils prennent comme risques ! A monavis, ils finiront en cabane !

   
Le Taz :

Le souvenir le plus marquant quetu aies eu en moto, en 50 ans ?

   
JFdT :

J’ai fait vraiment beaucoup debelles balades, mais j’ai un souvenir lors du sacre de Fabien FORET.  On s’était rendus à Misano, en ApriliaFutura, une moto routière avec les sacoches. C’était les premiers joursd’octobre et au retour on se réchauffait en traversant les tunnels transalpins.Les premières neiges maculaient les sommets. Les aiguilles étaient roses dusoleil couchant alors qu’il faisait déjà nuit noire dans la vallée d’Aoste. C’étaitvraiment extraordinaire. Alors ça, c’était une très belle balade. Départ de laBourgogne, par la Suisse, descente vers Turin, et retour par le MontBlanc : ça valait vraiment le coup ! Nous avons été l’un des premierssponsors de Fabien avec les échappements MICRON. Aussi, ce week end là, nousavons pu mesurer le chemin parcouru. C’était très fort.

   
Le Taz :

On en arrive à parler deRichard, ton fils. La question qui se pose est : le jour où ton gosse est venute dire qu’il voulait faire de la course moto, comment as-tu réagit ?

   
JFdT :

Ma première réaction n’a pas ététrès facile, parce que pour connaître le sport moto en ayant accompagné autantde teams, je pensais que ce n’était vraiment pas un bon challenge pour monfils. Donc on a freiné autant qu’on a pu, on lui a expliqué que le vélo c’étaitpareil que la moto, qu’il pouvait s’entraîner sans moteur, et puis finalement à13 ans il a dit qu’il voulait faire la Mini-Bike Academy. Alors bon, ça,c’était gentil, c’était du 50, on y allait sur les week-ends, on partait lesamedi après-midi, on repartait le dimanche, c’était vraiment sympa. Après, ças’est compliqué, mais ce qui est important, c’est que avant tout, c’est unchoix qui lui est personnel. Il aime la compétition, il aime la moto, il aimela vitesse, on ne pouvait pas le contrer là-dedans. On a fait un troc deparents, on lui a dit de bien travailler à l’école, et qu’en contrepartie, onallait s’occuper de bien le faire rouler. Alors certes, c’est un troc qui atourné en sa faveur, mais bon, on ne peut pas freiner un sportif !

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Le Taz :

Tu dis que c’est dur, mais est-ceque le fait qu’un enfant voit son père avec les yeux qui brillent encore devantcertaines machines, malgré son âge, ne veut tout simplement pas dire que leschiens ne font pas des chats ?

   
JFdT :

J’hésite à te répondre, parce quepour moi, ce sont des choix qui sont trop personnels, mais ce qui est sûr,c’est qu’à la maison il y a une vraie passion, et quand il y a un GP qui passe,on est tous devant la télé. Ca a peut être étéun phénomène déclencheur pour Richard. En même temps, ma fille a vécu de lamême manière que Richard, et elle ne fait pas de moto et elle n’est intéresséeni par la vitesse ni par la moto, donc tout n’est pas vrai non plus. Si c’étaitvraiment un endoctrinement familial, ma fille en ferait, donc …

   
Le Taz :

Comment ça, tu as une fille quin’est même pas macquée avec un motard ?

   
JFdT :

Ah non, pas du tout, il estinstallateur électronique, il est « geek », il passe son temps sur Internet,les jeux vidéo. Il n’y a pas de moto dans leur vie, pas de passion dudeux-roues.

La Question qui tue en Live



A écouter

Le Taz :

On en arrive à la question quitue, que tout le monde a eu. Slip, caleçon, string, ou tonga ?

   

JFdT :

Pour moi, uniquement des boxers.J’ai évolué du slip au boxer, et ça s’arrêtera là, je n’aurai pas le temps defaire une autre mode.
   
Le Taz :

Mais alors tu as laissé le slipkangourou ? Parce que moi, je t’ai connu avec le slip kangourou !

   
JFdT :

C’était les slips d’antan, blancs,ceux qu’achetait ma maman ! Bah oui, j’ai laissé tomber !

L'interview (Suite)

Le Taz :

Donc 50 ans cette année. Commenttu vois la moto dans les 10 années à venir ? Mais je te demande ça en tant quepassionné, pas en tant que professionnel.

   
JFdT :

Juste une remarque : ça n’a pasété que des roses et des fleurs, on a eu aussi un bon paquet de merdes à gérer,mais je dirais que la moto a bien évolué. Moi, j’ai connu la moto à l’époque dela Bastille, quand on remontait la rue de Rivoli en roue arrière. On se faisaitvraiment plaisir. Maintenant, je pense qu’il y a encore une petite marge declients passionnés. La passion devrait logiquement continuer, parce que mêmechez les jeunes, il y a toujours une volonté d’espace, l’envie de faireautrement. Par contre, c’est sûr que sur la route c’est terminé, que ce soitsur deux ou quatre roues. Il va falloir vraiment être sage et trouver commentvivre notre passion du deux-roues différemment. Moi, j’ai fait le Grand Canyonen Harley à 70 miles et je n’étais pas malheureux. J’étais même plus heureuxque mes potes en voiture, qui nous suivaient et qui portaient les bagages. Euxn’ont pas vu le premier cowboy, nous si, parce qu’à moto, on voit plus dechoses… Je suis sûr que ça continuera d’être très fort encore dans les années àvenir.

   
Le Taz :

Toute dernière question. Je t’aiconnu à la grande époque de la sportive en full et de l’équipement total.Est-ce que c’est une cassure pour toi de passer à la Harley ?

   
JFdT :

Ah non, parce que si tu n’as pasune Harley pour aller chercher le pain, tu ne peux pas y aller ! Ou sinon, ilfaut y aller en voiture et moi la voiture je ne peux pas ! Mais en ce quiconcerne la Kawafull équipé, je ne sais pas si elle reverra la route. La dernière fois, je mesuis fait attrapé trop vite au village d’à côté et les 3 mois de suspension depermis et la grosse amende m’ont dissuadé de rouler sur la route. Je me suisdonc mis à la piste. Mais avec la Harley par contre, je peux aller chercher le pain : jene risque rien !

 


Le Taz : Je te remercie beaucoup pourcette interview !
   
JFdT : Tout le plaisir était pourmoi.


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