Coin des potes - 2002
En cette fin d'année 2004, nous avons décidé de coloriser ces pages faites en 2002
Comme on dit, un site qui n'évolue pas est un site qui se meurt :-)))))
le Bureau du MC des Potes

Cette Histoire est agrémenté de dessin de la célèbre Bande Dessiné

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Mis en page par TAZ


Mon stage de formation 125 cm³ par Lau

Effectué au CFR de Longjumeau, reconnu par la mutuelle des motards, constitué de deux séances plateau de 3H + une séance de 2H " circulation " ( en voiture suivant une moto ).

Alors voilà, j'me suis enfin décidée, on va tenter la moto !! : Comme je vais bouger dans les temps à venir, pas le vrai permis, mais au moins une 125 cm³. Ca devrait de toute façon suffire pour me rendre compte de mes capacités à conduire ce type de véhicule …

L'inscription en poche, je me présente au début de l'après-midi à la moto-école. J'y pense depuis hier, j'suis méga stressée à l'idée que ça se passe pas bien, que le formateur s'énerve et m'engu …, que la moto tombe, que je me fasse mal, … bref, j'suis total positive !

SEANCE 1 ( 3H plateau ) :

La moto chargée sur la remorque, on se rend au plateau, sur Chilly. Premier truc bien : on n'est que 4 par leçon, et pas que des débutants ; en effet, deux d'entre eux sont aux veilles de passer leur plateau, et le 3ème débute son permis moto, il n'en sait donc pas plus que moi, voir moins !

Gilles, le formateur, a l'air assez cool, c'est déjà ça, mais je ne suis pas zen pour autant. Il parle de me faire revenir sur la 125 si tout va bien ; c'est bien d'y croire ...

Il donne un exercice de trajet aux 2 plus expérimentés, puis reviens vers nous pour nous expliquer le béquillage d'une moto.

La béquille latérale, ça je connais, j'ai vu Stinger le faire des dizaines de fois ; par contre, la centrale, j'ai pas l'habitude … Pas compliqué, mais même une 125, qu'est-ce que ça paraît lourd à bouger sur quelques centimètres pour la béquille se mette en place et s'enlève !!

Et dire qu'elle pèse à peine plus de 100 kg, c'est loin d'être la CB500 de mon voisin … ah oui je précise il s'agit d'une Yamaha SR 125. Bon une fois la béquille maîtrisée, on passe à tous ces petits trucs qui dépassent de la moto : sélecteurs, poignées … à quoi servent-ils, où est la position de la 1ère, comment fait-on pour savoir en quel rapport on se trouve, de quel frein se sert-on en premier, comment dose-t-on ses freins …

Egalement comment se tient-on sur la moto, pourquoi pas les poignets cassés, pour quelle raison on se penche un peu quand on accèlère, et qu'on pousse sur les bras en freinant, et pourquoi on rentre les coudes au freinage d'urgence …

Tout ça c'est très utile, mais ça fait beaucoup pour mon petit cerveau …

Bon, eh bien maintenant, faut la démarrer la bécane !! Position ON à la clé, on vérifie que la manette du réservoir est bien sur ON aussi, on tire le starter car elle est froide la petite, un ch'tit coup de démarreur, et c'est parti !! Faut dire que ce n'est quand même pas le plus compliqué… Reste à mettre en œuvre les bons conseils … et là, c'est une autre paire de manches !! Au départ, on répète les gestes juchés sur la béquille centrale : débrayer, enclencher la 1ère en accélérant légèrement, relâcher progressivement son embrayage, patinage, et c'est parti avec un p'tit maintien de la poignée d'embrayage pour éviter les bonds de la " bête ".

Ca paraît réalisable sur le coup, faut dire qu'on avance pas, alors plus facile, y compris pour monter les rapports … On enjambe, on redresse ( put…qu'est-ce que ça paraît lourd quand t'as pas l'habitude !! ), y compris le guidon histoire de partir droit !

Et là, moins drôle déjà ; une fois enclenchée la première, laisser le pied gauche sur le repose-pied donne des impressions de déséquilibre à venir, même bien avancée contre le réservoir … la tension remonte dans ma p'tite tête. Pas bon, ça … et on va le vérifier tout de suite !!

On relâche l'embrayage un peu, et même un peu trop, la moto sautille, part de travers, je manque de tout lâcher, MAMAN QU'EST-CE QUI FAUT FAIRE ?!

C'est la PANIQUE TOTALE, j'ai tout oublié, chopé le guidon que j'essaie désespérément de redresser, Gilles chope l'arrière de la moto et on évite une première chute in-extremis…Ben c'est pas gagné … et mon collègue qui est parti du premier coup, c'est pas juste, j'enrage !!!

Gilles monte sur la moto, moi derrière ( la pov'moto, faut qu'elle ait les reins solides !! ) et fait plusieurs fois l'exercice, en répétant à chaque fois à voix haute ce qu'il fait, histoire que j'essaie d'enregistrer. Le demi-tour en bout de piste fait, il me redonne la moto. A peine remise de ma frayeur, je retente le coup.

Cette fois-ci, je maîtrise mieux mon embrayage, mais le guidon, c'est pas ça, j'ai l'impression qu'il fait ce qu'il veut ce fichu bout de métal, et part donc de travers. Nouvelle panique, et plutôt que d'utiliser mes freins pour m'arrêter malgré les encouragements du formateur, je tente un freinage façon vélo à basse vitesse : en mettant les pieds à terre !

Dommage, la moto continue d'avancer, alors je me décide quand même à utiliser mon frein avant. Le seul progrès : pas de moto en train de se coucher … Gilles essaie de me convaincre que si je ne vais pas droit, ce n'est pas grave ; suffit de tourner un peu le guidon, quelle importance…malheureusement, c'est ancré dans ma caboche que je dois aller tout droit… 3ème essai, 1ère engagée, embrayage patinant, pas d'accélérateur car je suis en ralenti augmenté, ça part ( toujours cette sensation de manque d'équilibre en posant le pied gauche sur son reposoir ), un peu brusque sur le relâchement d'embrayage, mais bon, y'a plus grave à mon sens, je pars à nouveau de travers … et de nouveau je dijoncte ! un coup dans un sens, un coup dans l'autre, pas de maîtrise du guidon, je vois le bas-côté qui se rapproche trop vite à mon goût ( et dire que je suis en régime ralenti … ), sais plus de quel côté je dois tourner le guidon pour l'éviter !!!

Et là, L'ERREUR !! Dans l'espoir de redresser, je " tire " sur le guidon au lieu de le tourner, et donc accélère accidentellement ; je pouvais pas faire pire ! La moto se couche, je tente 1 seconde de la rattraper et laisse tomber pour le bien de mon dos à peine remis de ses bobos … et me reçois la selle / un bout de réservoir sur la cheville gauche, genou à terre car je l'ai pas totalement lâchée ma SR. Gilles resté derrière accourt : " Ca va, t'as pas mal, tu t'es rien abîmée ?! " Ben non, j'ai un peu mal au genou et à la cheville, mais vu le poids c'est normal, autrement je peux encore marcher, donc …

Moi j'suis surtout inquiète pour l'engin, qu'est-ce qu'il va me dire ??!!! Mais il relève tranquillement la moto, vérifie quand même que tout marche ( s'il était énervé, il a été assez sympa pour n'en rien montrer, et pour ça merci ! ), et me ramène vers les autres en passager. Faut vraiment que je fasse une pause, parce que là, de toute façon, je suis pas capable de ré-essayer de suite.

On tente de se calmer en versant quelques larmes le dos tourné aux autres … ben voui, suis sensible moi, et puis c'est une des meilleures façons de calmer les nerfs que je connaisse. Et pourquoi l'autre il y arrive aussi facilement ?! Ben parce qu'il se pose moins de questions, andouille, et qu'il regarde bien loin en restant concentré, au lieu de se demander dans quoi il risque de rentrer, et d'y aller forcément … Pause café pour tous, fournie par la maison, c'est sympa. Dans les motards " chevronnés ", la fille essaie de me redonner confiance : elle aussi a goûté le goudron plusieurs fois au début, et même une fois bêtement en croyant avoir mis sa béquille latérale, c'est pas grave, et même s'il y a chute, les motos sont carénées pour cela !!

J'sui bien d'accord, mais entre le dire, et s'en persuader … Je reprends mes exos juchée sur ma béquille centrale ; faut que j'arrive à faire ça sans me poser de questions, alors pour éviter de regarder mes mains et trop réfléchir à ce qui je fais, je regarde mon collègue passer à l'exo suivant : faire des huits !

Moi aussi j'aimerais bien … En l'observant, je me dis : bon, une fois de plus il y arrive, mais là, pas souple pour un clou le gars, les bras sont bien trop tendus !! Je m'abstiens de la remarque, étant donné que je ne suis même pas capable de faire avancer ma machine …

A présent, je me dis que c'est un tort, car à la fin de la séance, c'est ce que lui dit Gilles, et il aurait pu corriger avant … Tant pis.

Gilles revient vers moi après avoir travaillé un peu avec les futurs permis, et me propose un nouvel essai ; je ne suis pas rassurée, mais plus calme qu'au départ. Ma chute m'a peut-être démontrée que l'on ne se faisait pas forcément mal à chaque fois. 1ère, on relâche, toujours en ralenti augmenté, on sent que ça vient, on se décide à monter le deuxième pied et à serrer tout ça contre le réservoir ; quelques mètres plus loin, on freine, un peu brusque, mais…ça y est JE L'AI FAIT !!!!!!!!!!

Deuxième essai, petit sursaut au relâchement d'embrayage mais on se retient de faire l'andouille, et on s'arrête à nouveau, après une avancée un peu zig-zag quand même …

Ben voilà, séance finie quand je commence seulement à me maîtriser un peu …

SEANCE 2 ( 3H plateau ) :

Le lendemain matin, après une bonne nuit de réflexion, j'arrive un peu plus décontractée à la 2ème séance.

On est reparti pour des démarrages, rouler en 1ère, puis freiner, débrayer, s'arrêter.

J'y suis arrivée hier, y'a pas de raisons que ça ne remarche pas aujourd'hui. Toujours perturbée par ce semblant de déséquilibre au posé de pied sur le reposoir gauche, Gilles me conseille d'inverser l'appui.

Que ne l'aie-je pas fait la veille !! Poser le pied droit semble me donner un bien meilleur équilibre, et mon exo se passe plus tranquillement, toujours ponctué de quelques soubresauts d'embrayage.

Par contre le freinage, rien à faire, et même tout au long de la séance, je ne réussis qu'une fois sur 10 à ne pas partir en avant ; c'est pas encore ça …

Arrivant au bout de la ligne droite, Gilles m'annonce que je vais devoir faire demi-tour ; ben voyons, comme si ça se faisait les yeux fermés !!

Et pour le coup, c'est moi qui suis surprise, réussissant à bien tourner la tête malgré ma trouille de partir tout droit, je tourne sans problème avant de m'arrêter pour reprendre mes démarrages. Au moins une chose que j'arrive bien à faire, à part deux fois où je verrai un peu large …

Je m'engu … toute seule quand je relâche trop vite l'embrayage, quand je cale au freinage.

Le ralenti accéléré c'est fini pour moi, maintenant, on cherche le point de patinage.

Mais le quart de tour de la poignée d'accélération n'est pas toujours facile à doser, le moteur monte vite dans les tours et parfois je m'y reprends en plusieurs fois. J'ai l'impression que sur la moitié du déplacement de la manette, y'a pas d'accélération ?! Bref, on en arrive à la pause café avec une Leau quelque peu rassénérée. Prochain exo : les huits !!! Et là, ça redevient moins drôle, c'est qu'il faut tourner beaucoup plus serré… !

Très rapidement, on redescend la difficulté à tourner en rond dans un premier temps. Cette fois-ci, je rencontre une nouvelle difficulté… j'arrive à rester les yeux fixés sur le cône au centre du cercle, mais, le reste du corps ne suivant pas, je continue tout droit par moments.

C'est parfait pour une position d'insertion sur une voie, mais ce n'est pas du tout mon but ! Au bout d'un moment, ça y est, j'enchaîne plusieurs cercles d'affilés, pas toujours très ronds, mais bon je tourne autour du cône, c'est déjà pas si mal !!

Par contre, ça semble plus facile dans un sens que dans l'autre, je ne sais pas trop pourquoi ?!

J'y arrive, j'y arrive, : et si je me lancais dans les huits ?!

Un peu moins simple, je réitère 5 ou 6 fois avant d'enfiler quelques huits d'affilée. Autre progrès, plutôt que de freiner et de manœuvrer si je sors du huit, je continue et fais demi-tour plus loin pour recommencer directement. En bref, je prends confiance ….

Mais voilà, le deuxième séance est finie, et il est clair, vu que j'ai même pas enclenché une seconde, que Gilles ne peut donner son accréditation pour que j'achète une 125 cash et que je parte sur les routes … Je vais donc reprendre un groupe de 6H de formation en sus, histoire de me décider …

Après cela, deux solutions :

- Soit je renonce à conduire une moto ;

- Soit j'ai pris assez confiance pour croire en mon potentiel, j'en achète une, et je CONTINUE à m'exercer sur un parking ou équivalent en profitant de la présence de mon Stinger chéri ( mieux vaut prévoir tout souci … ) jusqu'à être assez maître de ma moto pour tenter la route …

Qu'en pensez-vous ??

Par rapport au stage, je dirais qu'il est bien, surtout quand le formateur, comme celui que j'ai eu, prend le temps de t'expliquer tranquille, ne s'énerve pas quand t'y arrives pas, répère et répète jusqu'à ce que tu " entendes " …

Aussi qu'il ne te laisse pas partir comme ça sur la route sous prétexte que t'as rempli ton contrat en faisant tes heures. Certes, il ne peut t'empêcher d'acheter une bécane, mais bon …

Par contre, si la personne, comme moi, n'a jamais conduit de 2 roues auparavant ( scooters, cyclos ), et donc stresse un peu, il est fort possible que deux séances ne suffisent pas également, car la recherche de l'équilibre qui donne la confiance pour manier la moto est parfois longue à trouver !!

LAU Laurence



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